vendredi 16 mai 2008

On recrute agent de voyages !

TOUR OPERATOR MULTI-SPECIALISTE RECRUTE
UN FORFAITISTE SPECIALISTE DE L’AFRIQUE ET L’OCEAN INDIEN

Tour-opérateur multi spécialiste à taille humaine (12 salariés) qui produit et commercialise à distance (web, téléphone) des voyages à la carte à forte valeur ajoutée auprès d’une clientèle directe.

Dans le cadre de notre développement, nous cherchons à intégrer rapidement un :

Un(e) forfaitiste-vendeur spécialiste de l’Afrique et de l’Océan Indien :
* rattaché au responsable de zone Afrique/Asie (4 personnes)
* création de voyages à la carte,
* vente, suivi des dossiers, après-vente,

Compétences requises :
* bonne connaissance de Madagascar & de l’Afrique de l’Est indispensable,
* expérience 2 ans minimum dans la vente de voyages à la carte,
* anglais écrit/oral.

la connaissance d’autres destinations dans la zone (Mayotte, Seychelles, Afrique Australe) et la maîtrise d’un GDS seraient de plus très appréciées.


CDI. 35h (du lundi au vendredi) basé à Paris 10ème
Salaire selon profil sur 13 mois + avantages + primes

Poste à pourvoir en septembre / octobre 2008

Pour ce poste, nous souhaitons rencontrer un(e) futur(e) collègue :
* ayant un sens inné de la vente et du service,
* organisé(e), disponible, rigoureux(se) et énergique,
* aimant les voyages,
* aimant travailler en équipe, polyvalent(e), ayant le sens de l’humour,
* doté(e) d’un très bon niveau de français (élocution, style, orthographe).


Merci d’adresser lettre, CV, photo à : lemetierdoitchanger@free.fr

dimanche 11 mai 2008

Quand le SNAV communique...



J’ai déjà évoqué sur ce blog l’existence du SNAV… le Syndicat National des Agents de Voyages est un syndicat professionnel.
Un syndicat patronal comme l’est le MEDEF par exemple… Quand on est patron d’agence de voyages, on a la liberté d’y adhérer (ou de choisir de ne pas le faire).

J’ai décidé de ne pas adhérer au SNAV : je ne conçois pas d’adhérer à une association s’en m’y engager avec force et je n’ai absolument pas le temps de me réunir gratuitement dans des réunions stériles à entendre les gens se plaindre et ne rien décider (j’ai fait ça pendant les deux mois où j’étais directeur de département chez Nouvelles Frontières, mais au moins, je gagnais 5000 € par mois).

Je trouve aussi que le SNAV est une institution fort peu démocratique : dans une démocratie, j’aime bien le modèle de démocratie participative directe et le principe « un homme (ou une femme) = une voix ».
Au SNAV, il y a des conseils nationaux, des conseils exécutifs par sous-métiers, des responsables de commissions… des gens qui se réunissent quoi..

Le SNAV devrait s’engager dans un lobbying fort et batailler avec le gouvernement et les représentants des consommateurs pour défendre le métier d’agent de voyages. Au lieu de s’investir dans ces luttes, il gère des luttes pycrocholines entre les producteurs (les tour-opérateurs, ceux qui fabriquent les voyages) et les agences distributrices (les vendeurs de voyages sur catalogues).
Comme légalement, en France, les producteurs ont le droit de distribuer eux-mêmes et les distributeurs peuvent produire ce qu’ils vont vendre… cette distinction subtile n’a pas lieu d’être :
FRAM, Jet Tours, Kuoni et bien d’autres encouragent un réseau de distribution à leurs couleurs (en pleine propriété, en franchise, ou en habillant à leurs couleurs des boutiques d’agents de voyages qui n’ont de lien avec les TO que des liens commerciaux)
Des groupes d’agences de voyages comme Selectour par exemple, le plus important d’entre eux, lancent « leurs » brochures en repiquant des produits de TO (leurs fournisseurs) et en y incluant des produits bien à eux…
Des entreprises comme VDM par exemple se définissent comme tour-opérateurs. Pourtant, elles ne revendent absolument rien aux agences de voyages de distribution.

Quant au modèle de Nouvelles Frontières, il est simple : il y a un tour opérateur « Nouvelles Frontières – Touraventure » (qui produit pour ne vendre QUE à Nouvelles Frontières Distribution) et un réseau d’agences « Nouvelles Frontières Distribution » (qui ne revend QUE les produits créés par « Nouvelles Frontières – Touraventure »). Rien à redire à ce mode de fonctionnement... sauf que le « chiffre d’affaires consolidé du groupe » est l’addition du chiffre du TO et celui des ses agences. Encore plus drôle quand on sait que le principal transporteur utilisé par NF est Corsair, que Corsair fait partie du groupe et consolide ses chiffres… donc, dans ce cas là, le chiffre du même client est compté trois fois…

Comme les adhérents du SNAV trouvent que le SNAV n’est pas représentatif, ils se sont aussi regroupés dans d’autres syndicats et associations, comme le CETO, le CERED, LEVEL etc…

Jacques Attali (grand penseur devant l’éternel), à la tête de la commission qui porte son nom, a mis plein d’idées dans un récent rapport pour débloquer l’économie française… l’une d’entre elles était de supprimer la licence d’agent de voyages qui régule notre métier. Cette licence assure à nos clients qu’à la tête de chacune des 5000 agences de voyages françaises, il y a quelqu’un qui a des compétences professionnelles, une garantie financière et une assurance responsabilité civile.
Je reviendrai plus bas dans la liste des critères que nous imposent les préfectures (qui sont responsables de l’attribution des licences, de leurs renouvellements et de leurs retraits).

Christine Lagarde (ministre de l’économie et n°3 du gouvernement) s’est d’ailleurs exclamée à ce propos « je ne vois pas pourquoi seules les agences de voyages auraient le droit de vendre des voyages » (comme quoi, quand on ne connaît pas un dossier, on devrait de taire)

Qu’a fait le SNAV ? rien ! ah… si ! il s’est indigné. La belle affaire.
La commission Attali voulait déréguler plusieurs métiers. Du coup, on a eu les chauffeurs de taxis et même les coiffeurs dans la rue. Les agents de voyages ? rien !
Et quelques jours après, on retrouve le sous-ministre (comme dit le Canard enchaîné) du tourisme (qui vient de changer à la faveur du mini-remaniement ministériel de mars, mais ça, tout le monde s’en fout, on ne l’a même pas lu dans les journaux) dans la cérémonie d’ouverture du salon du tourisme de la porte de Versailles ou à l’assemblée générale du SNAV (j’espère qu’un gratte-papier du cabinet lui aura rédigé une fiche)

Au sus-dit salon de la Porte de Versailles (il semblerait qu’il y ait eu beaucoup de monde, que les exposants ont fait plein de ventes et je m’en réjouis…), le SNAV a sorti un torchon. Sur le thème de « méfiez vous des imitations », le gros titre était « attention aux contrefaçons ». Le SNAV conseillait aux clients de ne pas acheter dans n’importe quelle agence et leur indiquait qu’ils pouvaient « voyage[r] en toute sécurité en [s’] assurant de la présence de cet autocollant dans [leur] agence de voyages. »
L’autocollant en question, c’est le logo, du SNAV…

Pourtant, la fiabilité d’une agence de voyages n’est pas subordonnée à l’adhésion à un syndicat professionnel. Ce sont les préfectures qui délivrent les licences aux agences. Les critères les plus importants sont

- la fiabilité professionnelle : il y a un garant de la qualité de la technicité et du conseil en la personne d’un salarié à plein temps titulaire d’un diplôme et d’une expérience de cadre dans une agence de voyage. Si ce salarié quitte l’agence, l’agence perd son agrément…
- la fiabilité financière : les sommes déposées par les clients sont garanties par une banque, un assureur ou une association de solidarité. Dans le cas de ma petite agence, c’est ma banque (HSBC) à hauteur de 145 000 € (quand même…)
- l’assurance responsabilité civile de l’agence. Et les agents de voyages ont tellement de responsabilité qu’on aura bientôt plus de difficulté à trouver une RCP qu’un chirurgien…)

D’autres critères existent… comme la taille minimale du local de l’agence.

Outre le fait que le flyer du SNAV est discriminatoire et calomnieux (puisque le consommateur qui retiendrait les arguments du SNAV se détournerait d’une agence titulaire de sa licence au prétexte qu’elle n’adhère pas au même syndicat que 60% de la profession), le voyageur potentiel n’est pas au courant de la sécurité que lui apporte l’acte d’achat dans une agence de voyages : la responsabilité de l’agence sur tout ce que l’agence a vendu au consommateur. C’est bien pour ça que l’on a du mal à trouver un assureur…

En 1985, le SNAV et l’APS (l’organisme qui garantit environ la moitié de mes confrères) avait lancé une grande campagne de publicité qui disait en substance la même chose que le flyer de 2008 « vérifiiez bien que votre agence ait les agréments SNAV et APS ». A l’époque, le patron la Compagnie des Voyages (une grosse agence qui n’adhérait pas à ces organismes » avait attaqué… et gagné !
A l’heure où les agences de voyages cherchent à diversifier leurs revenus, c’est plutôt une bonne idée…