dimanche 11 novembre 2007

diplomatie.gouv.fr : rions un peu !

Le web 2.0 ou « web participatif » est devenu une source d’informations sans limite. Grâce aux forums, aux blogs, aux sites d’appréciations d’hôtels, le voyageur peut préparer ses prochaines vacances dans son salon (ou… quand on analyse les horaires auxquels ces sites sont fréquentés… depuis son bureau…). Je goûte en particulier les bonnes adresses « pas touristiques » que se confient les voyageurs. Il y a des risques, en se fiant à ce bon plan infaillible (la petite plage déserte avec un petit restaurant à deux ou trois tables qu’un voyageur a repérée et qu’il vous a conseillée…) de se retrouver une saison plus tard sur la plage surpeuplée d’une crique devenue polluée… où une nourriture aseptisée vous sera servie dans une cafeteria sans charme.

Je me souviens de mon voyage en Crète il y a trois ou quatre ans. Mon amie Nelly m’avait décrit la plage de galets blancs de Xerocambos comme une pure merveille. « et tout au bout de la plage, tu verras, il y a une petite taverne de bois et de pierres où j’ai mangé le meilleur poisson grillé de toute ma vie » m'avait-elle promis. Les trois premiers jours de ce voyage, je sentais avec délice se rapprocher le havre de paix tant désiré. Que ma déception fut grande ! derrière le panneau d’arrivée au village, se dressaient moult panneaux publicitaires pour des tavernes « recommandées par le Guide du Routard » (en français dans le texte). Ces douze ou quinze tavernes, toutes semblables, alignées les unes à coté des autres proposaient les mêmes plats aux mêmes prix et s’arrachaient le petit nombre de clients potentiels qui avaient choisi la Crète comme destination de vacances en cette fin-octobre. J’ai remercié Nelly à son retour pour son super plan ! Elle était tellement fière de m'avoir livré cette adresse secrète, je ne voulais pas gâcher son souvenir de Xerocambos.

Quand je suis en voyage, j’aime être totalement dépaysé, déchiffrer péniblement les cartes des restaurants et les panneaux de signalisation, me débrouiller avec mes douze mots de grec ou d’hindi… je ne déteste rien de plus que de me retrouver à un endroit où la carte du restaurant sera en français et où mes voisins de table auront le même guide de voyage que moi…

En quittant Xerocambos, nous avions prêté une attention particulière au Guide du Routard... pour éviter soigneusement tous les endroits qui y étaient recommandés… et nous avons passé des vacances excellentes et dépaysantes en Crète !

Mais le pire des sites web est celui du ministère des affaires étrangères. Il semblerait que la rubrique « conseils aux voyageurs » n’ait été créée que pour dégoûter à jamais les français de voyager. Partout ou presque, il est conseillé d’être « particulièrement vigilant » : on vous recommande ainsi à Cuba « de ne jamais prendre d’auto-stoppeurs » (on ne sait jamais… vous pourriez alors rencontrer des vrais Cubains, le ministère des affaires étrangères préfère sans doute que vous alliez à Varadero, où l’accès des Cubains est strictement réglementé).

L’une de mes fiches préférées reste celle du Kenya : on y explique que « le risque terroriste est présent au Kenya. Le 28 novembre 2002, un attentat à la voiture piégée a causé la mort de 16 personnes dans un hôtel de la côte au Nord de Mombasa. Les autorités alertent régulièrement les résidents et les voyageurs contre de tels risques. Il est donc recommandé aux personnes souhaitant se rendre dans ce pays de faire preuve de la plus grande vigilance, notamment dans les lieux fréquentés par les occidentaux (hôtels, restaurants, centres commerciaux, discothèques, etc.). » à propos de la délinquance, vous y apprendrez que « la criminalité au Kenya demeure l’une des plus élevées d’Afrique : les vols à la tire, agressions, attaques à main armée et cambriolages sont fréquents. La prudence est donc de mise, notamment dans les villes de Nairobi, Kisumu, Mombasa, ainsi que sur l’ensemble de la côte et des régions touristiques. ». Quand on sait que les « régions touristiques » du Kenya sont essentiellement les réserves naturelles animalières, on se demande si on doit se méfier plutôt de l’antilope (rapide et fourbe, elle peut sans doute vous voler votre appareil photo) ou de l’hippopotame (violent, il est sans doute capable de vous frapper uniquement car il n’aime pas l’homme blanc).

Je ne résiste pas à la tentation de vous faire découvrir les fiches de l’Allemagne, des Seychelles et de la Thaïlande : vous y êtes peut-être déjà allés, bande d’inconscients ! c’est un miracle que vous en soyez revenu sain et sauf…
Les liens sont ici :
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs_909/pays_12191/allemagne_12195/index.html
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs_909/pays_12191/seychelles_12358/index.html
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs_909/pays_12191/thailande_12322/index.html

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