samedi 6 octobre 2007

TOP RESA : la grand-messe de fin septembre


Il y a chaque année des événements qu’on ne peut pas manquer : pour la plupart, Noël, la fête des mères et le bal des pompiers du 14 Juillet ; pour certains, c’est le festival de Cannes, Roland Garros ou la ramadan. Pour les agents de voyages, l’événement annuel, c’est TOP RESA

N’essayez pas de trouver le commercial d’un hôtel, d’un tour-opérateur ou d’une compagnie aérienne la dernière semaine de septembre : ces gens là sont à TOP RESA !
Pendant quelques jours, c’est aussi un peu l’angoisse dans les agences de voyages : c’est le service minimum avec la moitié des vendeurs (l’autre moitié est à TOP RESA et il faut bien faire face : les clients ne savent pas ce qu’il se passe à Deauville...

TOP RESA est une grand-messe. Pas une chambre d’hôtel disponible à 50 kilomètres à la ronde, des soirées endiablées dans toutes les discothèques des environs de Deauville, une débauche de moyens de la part des exposants pour rendre chaque stand encore plus beau… des déjeuners, dîners, cocktails, conférences de presse, présentations… c’est à se laisser emporter dans un joyeux tourbillon.

Bien sûr, on ne peut pas rater les peoples : cette année, on a eu le droit Christian Karambeu comme ambassadeur du tourisme en Nouvelle Calédonie, Denis Brogniart pour faire la promo des Philippines (cette année, Koh Lanta a été tournée à Palawan, sur l’archipel des Philippines) et miss France était chez Marsans (sponsor officiel de la prochaine édition). On ne peut pas échapper non plus au ministre du Tourisme (Si comme plus de 90% des français, vous ne savez pas que « notre » ministre s’appelle Luc Chatel, je suis heureux de vous l’apprendre)… ministre du tourisme qui fait un tour rapide des stands flanqué des représentants des instances professionnelles, embrassant une jeune femme en costume folklorique, goûtant une boisson exotique ou prenant une mine apitoyée lors du passage sur le stand d’un pays qui a subi une quelconque catastrophe naturelle (en revanche, pas un mot genre « je parlerai de votre situation à Kouchner » aux représentants d’une destination injustement classée « zone dangereuse » sur la rubrique « conseils aux voyageurs » du site www.diplomatie.gouv.fr (une belle hypocrisie qui sera l’occasion d’un billet un jour où je me sentirai en verve)

Cette année, le discours de la pensée unique de la profession, c’était « TOP RESA est en fin de cycle », « il faut réinventer TOP RESA », « TOP RESA n’est pas rentable » et autres banalités.
Bien entendu, quelques TO frondeurs (et pas des moindres : Asia, Donatello, Kuoni, Marmara pour ne nommer que les plus gros) avaient voulu marquer la profession en brillant par leur absence. Ils ont le mérite de mettre les pieds dans le plat et j’aime bien les gens qui sortent du rang… mais leur belle unanimité me semble louche : pourquoi justement ceux là ? les mêmes qui sont sortis du SNAV l’an dernier à peu près à la même époque ? qu’attendaient-ils de la part de l’organisation ?

En tout cas, les absents ont toujours tort ! ils ont économisé plusieurs dizaines de milliers d’euros mais ils ont raté l’occasion de voir des milliers de vendeurs. Je suis certain que les propriétaires des belles marques du tourisme peuvent exister à TOP RESA sans cocktail, soirée disco ou stand de 100 m².

J’aime TOP RESA . Cette année, tous les producteurs et vendeurs de mon équipe y sont allés. On était sept. Nos réceptifs des Philippines, du Kenya, de Malaisie et du Chili étaient là. On a pu voir des réceptifs concurrents (il faut bien se tenir au courant…) et avoir un contact intéressant avec des réceptifs argentins (puisqu’on lance la destination). On avait rendez-vous avec plusieurs offices de tourisme étrangers. On a vu les commerciaux des compagnies aériennes partenaires et même des gens qu’on ne voit jamais : des informaticiens qui travaillent sur les développements des interfaces B2B2C, des fabricants de pochettes de voyages, des éditeurs de guides.

C’est aussi l’occasion de claquer une bise aux copains et aux ex-collègues d’il y a 10 ans (ceux qu’on voit seulement une fois par an mais avec qui on discute avec grand plaisir pendant 10 minutes) et de piquer les brochures des concurrents. Comme Donatello n’était pas là, je n’ai pas pu vérifier quels hôtels ils programment dans l’Océan Indien… Cette année, ils dépenseront un timbre en envoyant leur brochure « Afrique et Océan Indien » à mon adresse personnelle, celle d’un client mystère qui a bizarrement un nom qui ressemble beaucoup au mien, et qui n’achètera pas de voyage.

Je me souviens de ce qu’on appelait TOP RESA PARIS et qui avait lieu en janvier ou février il y a une quinzaine d’années. Les allées étaient désertes, les stands vides, l’ambiance morose… On y passait deux heures avant de retourner travailler. Il n’y avait aucun enthousiasme. S’il vous plait, ne laissez pas tomber TOP RESA ! je veux une édition à Deauville fin septembre 2008 !
Parce qu’on arrive aussi à bien travailler lors de WTM à Londres ou ITB Berlin… mais pour voir les copains et piquer les brochures des concurrents, c’est moins pratique.

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